Le Crépuscule des Sorciers
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Un Autre Destin
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
49.99 €

 

 ¤- Lliane Van Draken

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Lliane Van Draken
♣ Exquises Apparences .○. Sournoises Pensées ♣
Lliane Van Draken


Nombre de messages : 16

Feuille de personnage
Dites-nous Tout ...:

¤- Lliane Van Draken Empty
MessageSujet: ¤- Lliane Van Draken   ¤- Lliane Van Draken Empty08.11.10 1:54


  • I/ Identité:


    Nom: Van Draken
    Prénom(s): Lliane " Lia "
    Date de naissance: 6 août 1961
    Age - année scolaire: 17 ans - 7ème année
    Codes du règlement: [Wink]




  • II/ Profil du personnage:

    Description physique: Que dire de Lia ? C'est une belle plante. Oui, voilà. Une belle jeune fille de dix-sept ans. Elle poosède une longue chevelure de miel, parsemée de mèches couleur or, un héritage maternel. Ses yeux sont gris, pigmentés de quelques touches de bleu visibles par beau temps. Le reste de son faciès n'est pas non plus dénué d'atouts : d'épais cils bruns bordent se regard envoûtant, un nez légèrement en trompette sépare agréablement son minois et ses lèvres roses semblent être un appel à la candeur.

    Pour ce qu'il est de sa silhouette, beaucoup doivent lui envier. Un mètre soixante cinq pour quarante neuf kilos. Ni trop maigre, ni trop grosse. Juste mince comme il faut. En revanche, son tour de poitrine est plutôt faible, à peine compensée par une croupe mise en avant par quelques jeans bien ajustés et de longues jambes.

    Enfin, en-dessous de son uniforme de sorcier imposé par le Collège, la Demoiselle sait parfaitement s'habiller. Par son père, elle a connu (et connaît toujours) les dernières modes parisiennes, milanaises et new yorkaises, grâce aux belles tenues qu'il lui ramène de ses voyages. Elle sait alterner les jeans pat d'ef et les tee shirt psychédéliques, un bandeau à fleurs dans les cheveux, puis les tenues simples, telles qu'une jupe blanche ou noire, avec un chemisier assorti, troquant ses baskets contre des ballerines à nœud.

    Caractère: Le moins qu'on puisse dire, c'est que la Jeune Fille n'est pas compliquée. Elle aime rire, se montrer expansive et n'a pas sa langue dans poche lorsqu'il s'agit de défendre ses opinions. Toute tête de mule qu'elle est, elle change d'avis assez difficilement et avoir une conversation avec elle peut s'avérer compliqué si elle n'est pas de votre avis.

    De plus, Lia, sous ses apparences dociles, peut se montrer rude et sournoise. Il n'est pas bon de la poignarder dans le dos. Sa vengeance se mange congelée et peut vous surprendre lorsque vous vous y attendez le moins. Pire, si vous êtes dans son collimateur, elle ne vous lâchera pas de si tôt, à part si elle pense que vous n'en valez pas la peine. Car la Blondine a une haute opinion de sa personne. A tort ou à raison, seuls les autres pourraient le dire. Elle sait jouer de ses charmes, tout en sachant qu'il faut parfois s'effacer. Elle n'aime pas particulièrement être au centre de l'attention, mais lorsqu'elle y est, alors pourquoi ne pas l'apprécier ?
  • Qualités principales: Joviale, altruiste, démonstrative, intelligente
  • Défauts principaux: Sournoise, rancunière, parfois austère (suivant les personnes)

    Passions/Hobbies: Les sorties, les journées ensoleillées à flâner dans le parc du Château, les voyages, l'Histoire et la mode.

    Signes particuliers/Informations complémentaires: /



    III/ Profil scolaire:


    Matières favorites: Défense contre les forces du mal, Histoire de la Magie, Sortilèges
    Matières moins appréciées: Etude des Runes, Botanique, Etude des Moldus

    Maison souhaitée: Serpentard Wink

    Métier envisagé: Pourquoi pas un poste dans une Ambassade Sorcière, afin de pouvoir voyager et surtout, grâce à cette influence, délivrer les Noirs de la Ségrégation et faire rouvrir une Ecole de Magie ou des enfants de toutes les couleurs pourraient étudier. Et puis, au niveau du Royaume-Uni, peut-être libérer les sorciers des diktats moldus. De manière moins officielle héhé ..
Revenir en haut Aller en bas
Lliane Van Draken
♣ Exquises Apparences .○. Sournoises Pensées ♣
Lliane Van Draken


Nombre de messages : 16

Feuille de personnage
Dites-nous Tout ...:

¤- Lliane Van Draken Empty
MessageSujet: Re: ¤- Lliane Van Draken   ¤- Lliane Van Draken Empty08.11.10 2:10

Histoire:

" Je m'appelle Lliane Van Draken. Née d'une mère anglaise et d'un père hollandais. Ma mère, Anna Carrier et mon père, Ludwig Von Draken, se sont rencontrés alors que ma mère était enceinte. Quoi ? Vous n'avez toujours pas compris ? Oui, ma mère était enceinte d'un autre homme. Souillée à dix-sept ans par un petit serveur sans nom, sans classe et surtout ... sans caste. Cela n'a pas beaucoup plu à mes grands-parents, au digne rang et à la fortune colossale. Il a bien fallu faire quelque chose. Lorsque les grands Carrier ont constaté l'arondissement net de son ventre et le regard craintif de leur fille, ils se sont mis en quête de lui trouver un mari. Non pas que la religion les ait jamais beaucoup étouffé. C'était juste une question d'apparences. Apparences qu'il fallait préserver à tout prix.

Ils s'enquirent de l'identité du géniteur. Anna n'en savait pas grand chose. Ils s'étaient rencontrés lors d'un bal organisé par le comité d'entreprise organisé par Monsieur Carrier lui-même, président des usines de confiseries magiques bien connues de tous. Son amant d'un soir y avait été engagé pour y servir. Vers minuit, ils s'étaient éclipsés. Elle, ivre de vin et lui, enivré par la perspective de détrousser une petite bourgeoise. Vraiment du plus mauvais effet. Une nuit qui allait gâcher toute sa vie, ont gémi mes grands-parents, aussi dégoutés par son effronterie que par l'épée de damoclés suspendue au-dessus de leur tête.

Ils ont réfléchi longuement. Devaient-ils envoyer leur douce et unique enfant dans un pensionnat moldu, en attendant l'accouchement ? Puis le donner à adopter à un couple stérile ? C'était impossible. Il y avait Poudlard. On ne pouvait pas décemment retirer un élève sans bonne raison. Et la grossesse, beauté de mère nature, n'en faisait pas partie.

Alors, ils prirent une décision. Radicale. Hector Carrier avait un très bon ami, médecin à Sainte Mangouste. Il leur fit un certificat, déclarant que Mademoiselle Anna Carrier ne pourrait terminer sa septième année au Collège, devant rester alitée à cause d'une terrible maladie du coeur. Ce n'était pas tellement faux, au final. Son coeur était brisé. Ses rêves aussi.

Ma mère termina donc son année scolaire à la maison, cachée à la vue de tous et obtint son diplôme en passant ses examens par dérogation exceptionnelle, deux mois après ma venue au monde. Entre temps, mes grands-parents lui avaient présenté Ludwig, un hollandais propriétaire de diverses actions dans une multitude de filiales de produits sorciers et parfaitement au courant de son état. Mon père adoptif, donc, acceuillit cette naissance avec ravissement. A quarante ans bien sonné, il avait enfin l'enfant qu'il avait tant désiré et une femme splendide au corps et à l'esprit jeunes.

Ils se marièrent environ six mois après ma naissance. Bien sûr, je ne pu y assister. On me laissa au bon soin d'une domestique durant la cérémonie. Puis, mes deux parents partirent en lune de miel, avec ma petite frimousse blonde dans leur bagage, pour un pays dont ils ne revinrent jamais.

Nous nous installâmes donc en Afrique du Sud, dans la belle ville blanche de Pretoria. Mon " père " avait de la famille là-bas, implantée depuis la colonisation et y possédait même une maison. C'est là que je grandis.

Dans cet endroit aux paysages de cartes postales, enfermée entre les quatre murs du quartier barricadé, là où personne ne savait que mes parents s'était marié une bonne année après la date énoncée.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais eu besoin que mes parents m'avouent que Ludwig n'était pas mon père biologique. Pour moi, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. J'étais aussi blonde que ma

mère. J'avais, même pour une enfant, la même silhouette svelte et ses traits fins. Mais ce petit nez, légèrement en trompette et ces grands yeux gris, ils n'appartenaient pas à Ludwig Von Carrier. Ni à aucunes de mes

Nannies et que dire que mes Grand Pa' ... Même du haut de mes huit ans, je savais que la génétique ne pouvait pas se jouer autant des générations. La réponse était donc évidente.

Pour autant, j'évitais de poser mes questions. Je ne vis jamais mes parents se disputer. Et encore moins s'aimer. Leurs gestes étaient cordiaux. Pré-fabriqués. Manquaient de sincérité. Mais lorsqu'ils se regardaient, il était aisé de déceler le respect et l'admiration qu'ils se vouaient l'un à l'autre. Et ça, c'était tout à fait sincère. Peut-être cela valait-il toutes les passions du monde, au final.
Et puis, ils m'aimaient. Ma mère m'appelait " mon trésor ", mon père " ma princesse " et j'étais couverte de cadeaux tous plus chers les uns que les autres. J'adorais ma vie, j'étais heureuse et insouciante. Je ne me
demandais jamais pourquoi je ne pouvais aller au-delà des grands murs blancs, au-delà de mon école où toutes les petites filles avaient les cheveux et la peau clairs, où on n'apercevait les garçons qu'à travers la grille de leur école à eux et surtout, pourquoi ceux qui avaient la couleur du café, étaient tous des adultes et étaient au service des miens.

Enfin, un jour, je commençais à me questionner. J'allais avoir neuf ans et un soir que mon père vint me border avant de partir pour un de ses sempiternelles voyages à l'étranger, j'osais l'interroger.

" Papa, pourquoi tous les gens marrons sont grands ? Pourquoi y a pas des petits comme moi ? Et pourquoi ils font toujours les trucs que maman et toi ne faites pas ? Comme le jardin, le manger et tout ? "

Ludwig me regarda longuement, sans rien dire, un pli se formant entre ses sourcils. Il savait qu'un jour je poserais la question. Mais peut-être avait-il espéré qu'il n'en serait pas le destinataire.

" Eh bien, ta maîtresse ne te l'a jamais dit ? Ces "gens" sont des nègres. Ils ne sont pas comme nous, tu comprends ? "

" Non. Pourquoi ils sont pas comme nous ? "

" Ils ont la peau noire. Ils n'ont pas d'argent et surtout, ils sont beaucoup moins intelligents que toi et moi. C'est pourquoi ils travaillent pour nous. Nous leur sommes supérieurs en tout. "

Intriguée, je voulu en savoir davantage, comprendre en quoi ces êtres nous étaient inférieurs mais il posa un doigt sur mes lèvres et embrassa mon front, avant d'ajouter :

" C'est ainsi, ma princesse. Les nègres que tu rencontres dans cette maison ou chez tes amies sont de bonnes personnes, qui ne te feront jamais de mal, car nous les avons civilisés. Mais dehors, Lia, sache que les choses ne sont pas ainsi. Ceux que tu pourrais croiser hors des limites du quartier blanc te feraient du mal. Ce sont des sauvages. De mauvaises personnes qui n'aiment pas les gens à la peau claire. "

Sur cette phrase, il m'adressa un sourire réconfortant, m'assurant que je ne risquais rien tant que je restais bien sagement dans le quartier et il quitta la chambre. La semaine suivante, ma maîtresse d'école fit un grand discours à la classe concernant les personnes à la peau sombre. Elle utilisa pratiquement les mêmes mots que mon père, mais dans ses yeux luisaient moins de conviction et je remarquai que ses mains étaient crispées sur son ventre. Elle nous parla de l'apartheid, de l'interdiction des gens de couleur de s'adresser à nous ou même, de vivre dans la même maison, ou pire, de manger dans les mêmes restaurants ou de prendre les mêmes bus. Encore une fois, sans trop savoir comment, je sus que Ludwig était derrière tout ça.

Durant les deux années qui suivirent, mon père, soudainement devenu très loquace sur le sujet, m'en parla régulièrement. Jamais en présence de ma mère. Toujours lorsque nous étions seuls. Il me martela la tête en
me racontant des choses horribles sur ce que les nègres faisaient subir aux pauvres blancs qu'ils croisaient sur leur chemin. Il me parla de leurs rituels barbares, de leur saleté corporelle et psychique omniprésentes, de leur fourberie, de leur cruauté. Je ressortais de ces entretiens avec une haine sans bornes contre ces sauvages qui habitaient notre beau pays blanc et qu'ils souillaient d'une couleur de sang. Néanmoins, même si je gardais une certaine distance, je me montrais aimable envers nos domestiques. Ces derniers m'adressaient à peine la parole, tout au plus pour m'informer que la voiture ou le dîner étaient prêts. Eux, ils étaient civilisés. Eux, ils n'étaient pas dangereux. Je me gardais bien de rapporter les discours de mon père à ma mère. Quelque chose, au fond de moi, poussé par la gentillesse dont elle faisait preuve à l'égard de nos employés, me disait qu'elle n'aurait pas apprécié.

En 1972, j'ai eu onze ans et la lettre tant attendue me fut donnée par Savannah, notre cuisinière. Elle-même n'étant pas sorcière et ne connaissant rien de ces rituels, s'étonna de la jolie lettre cachetée et écrite sur un
parchemin. Mais elle n'en dit rien. Alors que moi, je savais. L'Afrique du Sud étant devenu un pays de discrimination, la seule école de sorcellerie qu'ils y possédaient avait fermé des siècles plus tôt, les outlanders
blancs refusant d'envoyer leur progéniture dans un endroit où européens et noirs partageaient tout, même les commodités. Faute d'élèves, le Collège n'avait pas survécu et les quelques étudiants du pays avaient été envoyés à Poudlard. C'était donc là que je me rendrais, pour les sept années à venir.

Le jour du départ, sur le Quai 9 3/4, ma mère pleurait à chaudes larmes et due quitter la gare bien avant que le sifflet du chef de gare ne retentisse. Mon père, lui, resta auprès de moi jusqu'au bout. Il prit le temps de
m'informer que là où je me rendais, il y aurait des nègres. Devant mon air horrifié, il ajouta que je ne devais pas m'en faire. Qu'ils étaient, à l'instar de nos domestiques, des êtres civilisés, mais que, pour ne prendre aucun risque, je devais faire le nécessaire pour ne pas les fréquenter. Et si jamais j'y étais contrainte (lors d'un binôme en cours, par exemple), je devais me montrer cordiale, qu'elle que soit ma façon de penser. Je hochai la tête, en bonne petite fille à son papa et lui promit qu'il en serait ainsi.

Je m'efforçais de suivre ses conseils avec assiduité les cinq premières années. La vue de ces nègres, au début, me rebuta fortement mais je ravalai ma colère et me contentai de les ignorer. Personne n'en fut surpris.
Les serpentards étaient par définitions des personnes étranges et peu avenantes. J'avais un bon groupe d'amies, exclusivement composé de filles, intelligentes et à la mentalité aussi intolérante que la mienne. J'avais aussi des ennemis. Une en particulier. Eva Graves. Une jolie rousse qui semblait toujours en colère. Et sans que je sache pourquoi, sa colère était presque toujours retournée contre moi. Elle me titillait sur tout. Mes notes pas toujours très brillantes suivant les matières, ma superficialité, mon accent prononcé ... Au début, je faisais comme avec les nègres : je me contentais de l'ignorer. Et puis un jour où j'étais particulièrement de mauvaise humeur, je lui répondis avec hargne que quand on osait sortir avec une telle couleur de cheveux, il ne fallait pas s'étonner que les gens la prennent pour l'enfant du Diable. Elle était mouchée. Et peinée, je crois. Néanmoins, elle ne s'en calma par pour autant et continua à me chercher des noises. Ce petit jeu de joutes verbales dura presque trois ans. En tout, cinq ans d'inimitié et trois ans de guerre ouverte. Et peut-être cela aurait-il duré davantage, si, durant l'été suivant ma quatrième année, il n'y avait pas eu cet événement.

L'événement qui changea toute ma vie.

Comme beaucoup d'élèves, je rentrais chez moi pendant les vacances. Retrouver le délicieux climat de l'Afrique du Sud était pour moi une joie indicible, sans compter la perspective de pouvoir dormir dans mon lit, tout près de mes parents. A Pretoria, je n'étais pas seulement la belle Lia, une élève parmi tant d'autres. Non, j'étais " Mademoiselle Von Draken ", la Princesse, le Trésor. J'avais conservé mes amies de l'école, que je revoyais chaque fois que je revenais et passais tous mes étés avec elles. Une en particulier, Jeanne, ignorait tout de mon statut de sorcière et pensait que j'étais dans un pensionnat pour jeunes filles en Angleterre, ce qu'elle trouvait " très chic " et " oh là là ! Quelle chance tu as ! ". Si elle savait .. Bref, nous étions inséparables. L'été précédent, j'avais quitté une petite enfant plate comme une limande, qui ignorait presque jusqu'à l'existence des garçons et aurait préféré mourir plutôt que de franchir les murs de notre quartier blanc. Pourtant, lorsque je revins cette année-là, Jeanne était devenue une jeune fille, portait des soutiens gorge et fricotait avec les garçons du collège. Je trouvais ce changement plutôt radical mais pour tout dire, je l'appréciai beaucoup.

Mon destin bascula à la mi-août. J'avais quinze ans, je découvrais le goût des soirées alcoolisées en compagnie de la gente masculine. Néanmoins, je n'avais toujours pas quitté mon quartier. C'est pourquoi quand Jeanne voulut me trainer à une soirée sur une digue loin des murs blancs, je refusais. Puis, devant son insistance et ses arguments (" Nous serons en bonne compagnie " " En sécurité, Lia ! Allez, viens ! "), je finis par accepter. Et puis, je ne pouvais rien refuser à la belle Jeanne.

Toute la clique que nous étions, composées de deux filles et deux garçons courageux, partit donc à l'aventure, faisant le mur à la barbe et au nez des agents de sécurité. Pour les parents, nous dormions chez nos amis respectifs. Aucune raison de s'inquiéter donc. Sauf pour moi. J'avais encore en tête les paroles de Ludwig, ses avertissements et je m'attendais à tout moment à tomber sur une horde de nègres assoiffés de sang. Je nous voyais déjà, les corps écartelés et détroussés sur le bord d'une route. La peur me tenaillait et même alors que nous roulions dans la voiture que l'un des garçons, Aaron, avait volé sur le chemin, je ne pus me détendre. Nous arrivâmes sans peine jusqu'à la digue. La pleine lune éclairait la plage et les rochers, les couvant de son rayon doré. C'était magnifique.

Nous bûmes beaucoup et peu à peu, le nœud qui obstruait la gorge finit par se délier. Environ deux heures après notre arrivée, Jeanne s'éclipsa derrière les rochers avec Aaron et je restai seule avec Jeremiah. J'essayai d'entamer la conversation mais rien ne vint. Jeremiah me fixait avec intensité. Avais-je un bouton sur le nez pour qu'il me dévisage ainsi ? J'aurais préféré. En quelques secondes, il s'était couché sur moi, sans même m'avoir demandé mon avis et m'embrassait furieusement, tandis que ses mains parcouraient mes jambes nues, ma taille, mes seins. J'avais envie de vomir. Je n'aimais pas ce garçon. Sa langue molle et humide me fouillait la gorge, m'empêchant de crier et son corps lourd obstruait chacun de mes gestes. Je me débattis tant que mal, jusqu'à ce qu'en lui mordant la lèvre, il eut un violent sursaut de recul et j'en profitais pour lui donner une violente gifle en plein visage. Je parvins à me dégager in extremis et me mit à courir sur la plage, en direction de la route. Il me suivit en hurlant des injures et là, je le vis. Il tenait un couteau de cuisine à la main, celui qu'il avait pris au cas où il devrait nous protéger des nègres.

Je continuai à courir très longtemps, jusqu'à ce que je n'ai plus de souffle et que mon coeur menace d'exploser. J'étais loin de la plage et surtout, loin de la ville. Réalisant que j'étais perdue, je me remis à pleurer. Il faisait encore nuit et le manque de luminosité n'arrangeait rien à ma panique. Encore chamboulée, je n'eus même pas le réflexe de m'écarter lorsque les phares de la voiture se rapprochèrent. La guimbare m'aurait percuté si son conducteur n'avait pas eu le brillant réflexe de freiner juste à temps. Et là j'eus peur. Et si c'était Jeremiah qui venait pour terminer son travail ? Le conducteur de la voiture sortit brusquement de l'habitacle et j'entendis une voix. Puis, plus rien. Je m'étais évanouie.

Je me réveillai quelques heures plus tard, avec un gros mal de tête et nauséeuse. Tout l'alcool que j'avais ingurgité à jeun avait eu raison de moi. Je crus être rentrée chez moi mais, lorsque j'ouvris les yeux, je vis une barraque aux murs et au toit en tôle, qui devait mesurer à peine vingt mètres carré. Un visage enfantin était penché sur moi et je le vis sourire. De grandes dents blanches sur une bouche couleur chocolat. Un nègre.

Je hurlai à pleins poumons. L'enfant cria lui aussi et courut à l'extérieur. Je voulus me lever mais me rendis compte que j'en étais incapable. J'étais dans un township. Là où vivaient les nègres non civilisés. Ceux qui tuaient les blancs comme moi. Alors pourquoi étais-je toujours en vie ?

L'enfant revint accompagné d'une femme et de plusieurs autres bambins, âgés de deux à cinq ans, cachés dans ses jupes. Ils étaient tous noirs. Je failli me remettre à pleurer, mais la femme se pencha sur moi, dans mon lit de fortune fait d'un fin matelas et d'une couverture en laine bon marché et déposa une main fraiche et apaisante sur mon front.

" Comment on se sent ? "
demanda-t-elle simplement.

" Je ... Ca va. Qui êtes-vous ? Vous êtes une nègre ! Vous n'avez pas le droit de me toucher ! " répondis-je avec véhémence avant de me dégager.

L'air soucieux de la femme se transforma en moue pincée. Je regrettai aussitôt mes paroles. Elle paraissait gentille et visiblement, s'était occupée de moi.

" Je m'appelle Tiaga Mbani. "
m'informa-t-elle d'une voix douce trahissant un fort accent bantou. " Mon mari et moi avons failli te renverser sur la route 27 en direction de Johannesburg. Comme tu t'es évanouie, nous t'avons ramené ici. "

Ses yeux châtains brillaient d'intelligence, elle s'exprimait avec un vocabulaire élaboré et elle sentait bon la cannelle. Loin des portraits de sauvage que mon père me peignait à longueur de temps. Je ne sus que lui dire. Je m'apprêtais à la remercier, à m'excuser, à lui expliquer la présence d'une blanche, en robe à fleurs et en sandales, au bord d'un chemin si peu fréquenté mais elle m'arrêta d'un geste.

" Je ne veux rien savoir. J'ai vu les marques sur tes bras. J'espère que celui qui t'a fait ça sera puni. "
dit-elle.

" C'était un blanc. "
crus-je bon de préciser, sans trop savoir pourquoi.

" La couleur de la peau n'a rien à voir avec le statut d'être humain, ma jolie. Devant les bassesses, nous sommes tous égaux. "

Et elle sortit. Les enfants la suivirent, sauf un. Celui qui était présent à mon réveil. Il devait avoir environ dix ans et semblait apprécier ma compagnie. Il me donna un bol de soupe et un peu de pain, puis, une fois que je me sentis mieux, m'accompagna au-dehors. Kango, tel qui s'appelait, m'expliqua comment traverser le township et rentrer jusqu'au quartier des très riches blancs. Il me sourit et devant mon air perplexe, me proposa de me raccompagner jusqu'à la ville. J'acceptai de bonne grâce et nous nous mîmes en route. En observant autour de moi, je constatai la grande précarité de leur situation. Chaque famille vivait dans une habitation faite de cartons, ou pour les plus chanceux, de tôles. Les femmes donnaient le sein à leur enfant sur la poussière, les enfants jouaient avec des morceaux de bois ou de fer récupérés à savoir où. Encore une fois, je

sentis la nausée me guetter. Non pas parce qu'ils me répugnaient mais parce que toutes ces personnes souriantes et pourtant épuisées, intriguées par la présence d'une blanche parmi eux, me traitèrent avec plus d'égard que je n'en avais jamais eu pour eux. C'était moi qui me donnais envie de vomir.

Kango m'accompagna jusqu'où il put et je lui demandai de remercier sa mère pour moi. Il hocha la tête, me fit un petit signe de la main et disparut entre les baraques. Je parvins à rentrer chez moi sans dommages et fut surprise de constater que personne n'avait remarqué mon absence. Il n'était que huit heures du matin. Mon père était en voyage et ma mère dormait encore. Je montai dans ma chambre et filai directement dans la salle de bain. Je voulus laver la nuit dernière en frottant avec acharnement. Néanmoins, je ne touchai pas à mon front. Là où Tiaga avait posé sa main.

Je voulais me souvenir pour toujours de la beauté de son geste.

Je ne revis plus Jeanne. Elle s'était précipitée chez moi l'après-midi qui avait succédé la nuit de mon presque viol et je l'avais renvoyé. Je passai donc le reste de mon été seule et accueillit la rentrée avec délectation.

A mon retour à Poudlard, j'avais complètement changé ma façon de voir les choses. Je n'avais rien dit à mes parents des derniers événements, consciente qu'ils ne pourraient comprendre que ce que j'avais vécu était à la fois terrible et une bénédiction. Je changeai de comportement envers les Noirs du Collège et surtout, envers Eva. Poussée par ma nouvelle vision de la vie, je pris la peine d'apprendre à la connaître et découvrit qu'au-delà de ses apparences de bagarreuse, se cachait une jeune fille défaite, sans famille, ayant vécu les pires drames. Elle n'avait rien à voir avec Jeanne, ni avec toutes ces filles de Serpentard avec qui je restais d'ordinaire. Elle n'était ni superficielle, ni étriquée, ni stupide. Elle était tout le contraire. Nous sommes devenues inséparables, nouant une relation des plus ... Fusionnelles.

Depuis, ma vie s'écoule tranquillement. Je retourne toujours à Pretoria lors des vacances, mais accompagnée d'Eva. "
Revenir en haut Aller en bas
Eva Graves
♠ Doux Supplice ♠
Eva Graves


Nombre de messages : 65

Feuille de personnage
Dites-nous Tout ...:

¤- Lliane Van Draken Empty
MessageSujet: Re: ¤- Lliane Van Draken   ¤- Lliane Van Draken Empty08.11.10 11:57

Tu m'emmènes en vacances ? Oo T'aurais pu me prévenir -va faire ses valises-
Revenir en haut Aller en bas
Lliane Van Draken
♣ Exquises Apparences .○. Sournoises Pensées ♣
Lliane Van Draken


Nombre de messages : 16

Feuille de personnage
Dites-nous Tout ...:

¤- Lliane Van Draken Empty
MessageSujet: Re: ¤- Lliane Van Draken   ¤- Lliane Van Draken Empty08.11.10 14:12

Je voulais te faire la surprise : D
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





¤- Lliane Van Draken Empty
MessageSujet: Re: ¤- Lliane Van Draken   ¤- Lliane Van Draken Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
¤- Lliane Van Draken
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Crépuscule des Sorciers :: {♦ Le Commencement ♦} :: 
¤~ Répartition
 :: {Fiches validées} :: Les Elèves
-
Sauter vers: